Guillaume Garrigues, conseiller municipal de Talence
"La question de la confiance est primordiale"
Vous êtes aujourd’hui homme politique après avoir été étudiant à Sciences Po Bordeaux. Comment avez-vous marié ces deux univers ?
Titulaire d’une licence de géographie et d’aménagement du territoire, j’ai intégré en parallèle Sciences Po Bordeaux pour y effectuer un cursus de 5 ans. J’ai suivi le parcours de master "Expertise en affaires publiques" avant de poursuivre mes études en économie opérationnelle à Centrale Supélec. J’étais déjà politiquement engagé puisque j’ai rejoint l’UMP dès mes 18 ans. J’ai été élu en 2014, au conseil municipal de Talence et au conseil de Bordeaux Métropole pendant mes études. Le choix de l’IEP s’explique par le fait que j’avais besoin de comprendre le fonctionnement des opérateurs de l’action publique et, plus largement, son processus opérationnel et décisionnel. La maîtrise du droit public fait partie des compétences essentielles pour exercer efficacement un mandat local. À Sciences Po Bordeaux, j’ai fait la part des choses entre mon statut d’élu et celui d’élève. Même si je n’ai jamais caché mes opinions, il m’est apparu fondamental de veiller à adopter la position la plus neutre possible au sein de mon cursus, conformément à mon statut d’apprenant. J’ai d’ailleurs été élu au conseil d’administration de l’école sur une liste sans couleur politique.
Validez-vous l’affirmation selon laquelle le monde politique se professionnalise de plus en plus et, par conséquent, qu’il a besoin de collaborateurs dûment formés ?
Personnellement, je ne suis pas un professionnel de la politique au sens premier du terme puisque mon métier est celui de professeur en sciences économiques et sociales détaché à l’Institut de France. En revanche, le temps et l’énergie que je consacre à cette activité s’y apparentent. Oui, les élus qui traitent des projets de grande ampleur ont besoin de collaboratrices et collaborateurs pour assurer leur portage politique, de la préparation des dossiers à l’adoption d’une communication efficace de l’action publique en passant par le pilotage des modalités de la concertation avec les citoyens concernés. On peut parler d’une véritable ingénierie d’accompagnement du politique propre à ces métiers. Pour ne prendre que le sujet des délibérations de la collectivité ou des projets/propositions de loi étudiés, vous avez besoin d’une personne en capacité de les analyser, de les suivre et d’alerter l’élu lorsque cela est nécessaire. L’élu est pris par le quotidien et le terrain. Le soutien d’une personne en capacité de prendre de la hauteur, de « dézoomer » de manière transversale sur un dossier, d’en connaître l’historique et d’avoir un regard « macro » sur une situation donnée, est très utile.
Dans ce contexte, que pensez-vous du parcours de master Métiers du politique de Sciences Po Bordeaux ?
Si un établissement possède la légitimité pour proposer une formation de ce type, c’est bien Sciences Po Bordeaux ! Ce master a énormément de sens car il y a déjà un réel gisement de postes. Aujourd’hui, sans même parler du national, toutes les communes d’une certaine taille, les intercommunalités, les départements et les régions recrutent des collaboratrices et collaborateurs politiques. Du conseiller ministériel au directeur de cabinet d’un maire, l’apprentissage de ces métiers est nécessaire car leur rôle d’interface au sein d’un environnement public est très particulier ce qui se manifeste notamment par des contrats de travail très spécifiques (dépendant de la durée du mandat des élus) qui les différencient des autres agents de l’administration par exemple.
Vous avez rencontré les étudiants de ce parcours de master. Que retenez-vous de cet échange et quelles sont les qualités requises pour réussir dans ce métier selon vous ?
J’ai beaucoup aimé leurs convictions et leur sens de l’intérêt général, moteur de leur engagement dans cette formation. Ces étudiantes et étudiants m’ont beaucoup interrogé sur l’action publique. J’ai senti chez eux un vrai questionnement sur l’avenir de notre société avec une hauteur et une grandeur de vue remarquable. Leur curiosité est déjà un atout. Ils devront être opérationnels très vite en poste, d’où l’importance d’être bien formés et conscients du métier. Il leur faudra aussi être capable de prendre du recul, de comprendre les méandres de l’administration et de ses codes, de décrypter et d’anticiper des points de crispation avec les citoyens directement concernés par certaines politiques publiques, ou encore d’intégrer la sociologie électorale d’un bassin de vie. Leur disponibilité va être mise à rude épreuve car ils peuvent être mobilisés à tout moment, en particulier sur les postes de cabinet. Mais le plus important est de tisser une relation de confiance forte et durable avec les élus. Une proximité dans la sensibilité politique y contribue mais il ne s’agit ni d’une nécessité ni d’un préalable. Il n’est pas attendu d’un collaborateur d’élu qu’il fasse de la politique mais bien qu’il contribue à éclairer et à accompagner les élus dans leurs missions d’intérêt général.
Yannis Haran, Directeur général délégué à Val de Garonne Agglomération
"Des métiers pour lesquels il faut savoir rebondir"
Vous avez connu différents métiers politiques depuis votre diplôme à Sciences Po Bordeaux en 2013. Ce parcours reflète-t-il la précarité de ce type de professions ?
J’ai commencé ma carrière comme collaborateur de cabinet à la mairie de Tremblay-en-France (93) de 2014 à 2017 avant de devenir attaché parlementaire de Loïc Prud’homme, député de la 3e circonscription de Gironde pendant un an et demi. J’ai été ensuite Chef de cabinet à Vitry-sur-Seine pendant un an, avant de vivre une expérience de consultant pour une agence de conseil en stratégie et communication, notamment pour des élus locaux et des collectivités. Depuis 2022, je suis Directeur délégué à Val de Garonne Agglomération en charge des relations avec les collectivités, les citoyens et les usagers. Ce parcours m’est propre. J’ai changé de fonction alors même que j’étais bien dans certains postes pour vivre de nouvelles expériences professionnelles. En tant que collaborateur d’élus, vous savez que votre destinée peut être liée à la reconduction ou non de son mandat. Mais il existe aussi d’autres postes plus sécurisants. Quant au métier proprement dit, vous n’avez jamais deux élus qui fonctionnent de la même façon. Pour résumer, je dirais qu’il existe une forme effectivement de précarité certes, mais que le plus important est de savoir rebondir en valorisant votre parcours.
Ce métier nécessite-t-il obligatoirement la même sensibilité politique que l’élu que vous accompagnez ?
En tant que collaborateur, il faut effectivement partager la ligne politique de l’élu avec lequel vous travaillez. Ce n’est pas pour autant un gage de réussite. Il faut donc être solide sur ses valeurs mais sans pour autant être idéaliste. Il ne faut pas laisser « tout passer » en termes d’attitude ou de comportement de la personne avec qui vous collaborez sous prétexte que vous êtes en phase politiquement avec elle. La meilleure des garanties est d’adopter une attitude professionnelle. Vous devez rester sur vos prérogatives et ne jamais se prendre pour l’élu. Quand j’étais consultant, alors qu’on connaissait mes opinions « de gauche », on m’a d’ailleurs confié des missions auprès d’élus ou de collectivités de droite, ou des majors du BTP…
Vous avez rencontré les élèves du parcours de master Métiers du Politique. Qu’en avez-vous pensé ?
Même si leur formation les prédispose à penser aussi bien au local qu’au national, j’ai été surpris que ces étudiantes et étudiants ne se projettent pas forcément dans une carrière au sein de collectivités locales. Sinon, j’ai rencontré des étudiants curieux, avec un excellent bagage culturel et technique, et disposant de qualités de réflexion. Je leur ai parlé de mon parcours, notamment de l’intérêt de la vie politique locale au service d’un territoire, ce qui impose d’épouser ses problématiques. J’ai personnellement la chance d’évoluer aujourd’hui au sein d’une intercommunalité où la gouvernance est collégiale et ouverte. Laquelle ne s’inscrit pas comme une strate de gouvernance supplémentaire mais comme un acteur au service des coopérations avec un travail en termes d’ouverture citoyenne, de concertation et de partenariats.
Philomène Pille, diplômée 2024 du parcours de master Métiers du Politique
"Un bon équilibre entre théorie et pratique professionnelle"
Vous êtes aujourd’hui salariée, collaboratrice du groupe Écologiste à la Mairie de Paris. Cette insertion professionnelle à la suite de l’obtention de votre Master a-t-elle été facile ?
Je ne sais pas si elle a été facile mais elle a été en tout cas rapide. J’ai candidaté en octobre 2024, effectué un test sous forme d’exercices puis passé trois phases d’entretiens sur une durée de deux mois avant d’être recrutée. J’ai pris officiellement mes fonctions en janvier 2025. Pour autant, cette période m’a semblé interminable, probablement parce que c’est la première fois de ma vie que celle-ci n’était pas rythmée par des échéances scolaires ou de stages. J’avais précédemment connu une première expérience professionnelle qui a duré 9 mois au cabinet du Président du Département de Seine-Saint-Denis. Les six premiers mois sous la forme d’un stage de fin de master. Je garde un souvenir très stimulant de ce poste car j’avais des responsabilités très intéressantes dans le domaine de l’éducation, une thématique que j’adore. J’avais aussi pu mettre en pratique ce que j’avais appris dans mes études. Ma fonction m’avait aussi aidé à comprendre les dynamiques au sein d’une majorité plurielle de gauche mais avec différentes sensibilités, des écologistes aux communistes. Aussi, lorsqu’on m’a proposé dans la foulée un CDD de trois mois dans le cadre d’un remplacement, j’ai accepté avec plaisir car j’ai apprécié d’être collaboratrice d’élus qui véhiculent des valeurs et qui portent des projets avec lesquels je suis en affinité. Ce vécu m’a donné confiance. J’ai estimé que j’avais suffisamment de cartes en main pour intégrer durablement un poste équivalent. On considère que les métiers du politique fonctionnent essentiellement par le réseau et le bouche-à-oreille. Je suis peut-être l’exception qui confirme la règle puisque j’ai obtenu le poste en répondant à une annonce LinkedIn. Il faut dire aussi que le contexte 2024 était particulier avec les élections européennes puis la dissolution, sans oublier l’arrivée prochaine des élections municipales…
Qu’est-ce qui a fait que vous soyez recrutée et en quoi consiste votre travail auprès du groupe écologiste à la Mairie de Paris ?
Je ne sais si le fait d’avoir travaillé précédemment auprès d’un Président PS et d’une majorité plurielle de gauche comme c’est le cas à la Mairie de Paris a joué en ma faveur. Il est possible aussi que mon expérience suite à deux stages au Conseil départemental de Gironde, tant du côté administratif que du côté politique, ait été appréciée car la Ville de Paris exerce à la fois les compétences d’une commune et d’un département. De même, si je ne suis pas une spécialiste de l’écologie environnementale, je partage toutes les orientations sociales des Verts, ainsi que celles liées au féminisme. À l’institut, j’ai fait partie notamment de l’association Sexprimons-nous. Concernant ma mission, j’interviens tout d’abord en amont de chaque Conseil de Paris1. J’alerte nos élus écologistes sur telle ou telle délibération, je propose des amendements ou des vœux pour le groupe, etc.
À côté de ce travail mensuel ou bimestriel, j’effectue un travail de fond pour creuser des sujets sur lesquels les élu·es du Groupe Écologiste de Paris souhaitent renforcer leur prise de position. Je mène en outre un travail de veille sur les sujets d’actualité, en les informant de la tenue de telle ou telle manifestation où ils ont toute leur place. Bref, j’échange en permanence avec eux sur mon périmètre d’intervention, à savoir les thématiques affaires sociales, santé, culture et patrimoine.
Comment vous projetez-vous dans l’avenir dans ces métiers que l’on dit "précaires" ?
À court terme, je souhaite rester à mon poste jusqu’aux élections municipales. Si la mairie reste à gauche, je pourrai pourquoi pas ensuite aspirer à un poste en cabinet. Je suis consciente que mon devenir est lié aux élections. Je me suis d’ailleurs interrogée sur la précarité du métier et ses techniques de recrutement particulières. Si demain je devais changer, je voudrais agir dans le public. J’avais d’ailleurs beaucoup hésité à Sciences Po Bordeaux avec le parcours du master Carrières administratives. Comme j’ai aussi la fibre éducative, pourquoi ne pas passer un jour le CAPES et devenir enseignante en sciences économiques et sociales…
Pour terminer, quels conseils donneriez-vous à un·e étudiant·e qui se pose la question d’intégrer le parcours de master Métiers du Politique ?
Je pense qu’il faut aimer avant tout la politique pour tirer profit de cette formation même si, comme moi, vous n’avez pas forcément une vision précise des métiers de cet univers. Je trouve d’ailleurs que ce master offre un bon équilibre entre théorie et pratique. D’un côté, vous avez des cours très intéressants de sociologie, de droit des collectivités ou de finances des collectivités locales, par exemple. De l’autre, vous rencontrez des professionnels et vous effectuez des exercices qui me servent au quotidien aujourd’hui. La taille des effectifs permet de créer des espaces de discussion qui, d’une certaine manière, ouvrent des portes mentales. Enfin, il existe une vraie dynamique de groupe qui perdure bien après notre départ de l’école. Pas plus tard qu’hier, nous étions une vingtaine d’anciens élèves du master de promotions différentes à nous retrouver, faisant vivre ainsi notre propre réseau !
1 Le Conseil de Paris est l'assemblée délibérante de la Ville de Paris. Il est présidé par Anne Hidalgo, élue avec une majorité de 96 voix sur 163. Le Groupe écologiste, présidé par Fatoumata Koné, compte 28 élu·es.
Antoine Charaux, étudiant en deuxième année de parcours de master Métiers du Politique
"On touche du doigt la réalité des métiers du politique"
Quel a été votre parcours personnel et scolaire jusqu’au master 2 Métiers du Politique de Sciences Po Bordeaux ?
Je suis originaire de Lyon et je suis rentré à l’Institut en 1ere année en 2020, en plein Covid. J’ai effectué ma 2e année de mobilité à Bilbao. Je me suis ouvert aux métiers du politique à l’occasion des Rencontres Carrières de l’école à la suite d’un échange avec une cheffe de cabinet qui m’a parlé de sa profession. J’avais été sensibilisé par une de ses remarques où elle m’expliquait que son poste était génial car il faisait de la politique sans pour autant être exposé comme son élu, lequel ne pouvait pas sortir dans sa ville sans être sollicité. J’ai trouvé qu’une telle fonction avait du sens et qu’elle permettait d’agir tout en restant dans l’ombre1, ce qui me convient bien personnellement. À l’époque, même si mon sens politique commençait à s’affirmer, je n’étais pas encore membre d’un parti politique. J’avais du reste réalisé mon mémoire sur une tout autre thématique, en l’occurrence la rivalité entre Lyon et Saint-Etienne2. Mais j’ai néanmoins opté pour le master Métiers du Politique car c’est celui qui m’intéressait le plus…
Êtes-vous satisfait de cette orientation et que retenez-vous principalement de ce master ?
J’ai beaucoup apprécié sa dimension concrète car le master nous permet de rencontrer de nombreux professionnels en exercice, à des postes divers et variés. Les interactions sont d’autant plus riches que nous sommes un petit groupe d’élèves, ce qui facilite les échanges. Je crois pouvoir dire que toute la promotion se retrouve sur ce point qui nous permet de toucher du doigt la réalité des métiers du politique. Ensuite, on passe à la pratique grâce aux stages. J’ai effectué un premier stage au cabinet du maire de Bordeaux avant un second stage en fin de 4e année où j’ai rejoint le groupe écologiste de la Région Auvergne Rhône-Alpes, premier groupe d’opposition régionale, pendant deux mois. Ces expériences ont été enrichissantes car elles m’ont permis de vivre mes premiers pas dans le monde du travail, de réaliser mes premières notes de synthèse ou de position, et de comprendre in situ le fonctionnement de ces institutions. Actuellement, je réalise mon stage long de fin d’études au Sénat au sein de l’équipe parlementaire du sénateur Yannick Jadot.
Comment trouve-t-on un stage auprès d’un homme politique connu au plan national ?
Il faut savoir que j’ai toujours eu une fibre écologiste, participant notamment aux marches pour le climat. À Sciences Po Bordeaux, après mon premier stage, j’ai décidé d’adhérer au parti des Verts. J’ai donc envoyé une candidature spontanée aux parlementaires qui ont cette sensibilité politique. C’est Yannick Jadot qui m’a répondu le premier. Il avait besoin d’un collaborateur supplémentaire. Je suppose que mon profil et mes premiers stages l’ont rassuré. J’ai commencé mon stage en janvier 2025 pour six mois. Je participe à toutes les missions d’un assistant parlementaire qui vient en appui d’un sénateur, notamment en termes de préparation des textes de lois ou d’amendements. Je mets en application l’enseignement reçu à Sciences Po Bordeaux, en faisant attention par exemple à ne pas rentrer sous le coup des articles 40 et 45 de la constitution lors de la rédaction des textes. Enfin, même si je n’ai de fonction "presse" auprès de lui, je l’accompagne sur les plateaux TV, ce qui me permet d’observer la mécanique médiatique.
Au regard de ce que vous saviez du Sénat et du métier de collaborateur d’élus, comment appréciez-vous la réalité de terrain que vous vivez aujourd’hui ? Comment imaginez-vous votre futur professionnel ?
On présente le Sénat comme la chambre du compromis alors que dans les faits, j’ai le sentiment que l’image est un peu usurpée. Je trouve qu’il n’y a pas autant d’échanges que cela entre majorité et opposition, y compris dans les rapports informels. Concernant l’élu, j’ai la chance de travailler avec un sénateur humain et accessible. Je le précise car on sait que cela n’est pas toujours le cas. Demain, j’aimerais obtenir un poste de collaborateur d’élu, quel que soit l’échelon territorial. Pour l’instant, un poste à Paris serait idéal. Mais dans quelques années, travailler dans ma région lyonnaise d’origine me conviendrait parfaitement…
1 Métiers mis en lumière à travers des œuvres de fiction qui explorent l’univers politique, dont les célèbres séries « House of Cards », « Baron noir », « Les hommes de l’ombre », « Parlement », etc.
2 Rivalité illustrée par la lutte fratricide qui oppose les clubs de football de L’Olympique Lyonnais et de l’AS Saint-Etienne
3 L’article 40 de la Constitution stipule que « les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique ». Quant à l’article 45, il précise que « Sans préjudice de l'application des articles 40 et 41, tout amendement est recevable en première lecture dès lors qu'il présente un lien, même indirect, avec le texte déposé ou transmis ».