Taux d’insertion professionnelle, nature des emplois, localisation, rémunération… Notre dossier pour tout savoir sur le devenir de nos diplômés.
Il n’est pas certain que les étudiants actuels de Sciences Po Bordeaux connaissent la raison d’être de la création des instituts d’études politiques, dont celui de Bordeaux créé en 1948. Ces établissements ont été chargés de reconstruire les élites publiques et administratives au sortir de la seconde guerre mondiale, comme le stipule l’ordonnance n°45-2283 du 09 octobre 1945. Autrement dit, ils répondaient déjà à la problématique d’un employeur principal : l’État. Cette origine explique pourquoi Sciences Po Bordeaux a été considéré pendant longtemps comme un établissement formant essentiellement des étudiants qui se destinaient à la fonction publique. Les choses ont commencé à bouger à partir de la fin des années 1980 sous l’effet conjugué de la mondialisation d’un côté, l’essor des organisations et des associations de l’autre, élargissant alors le champ des possibles des étudiants en matière d’insertion professionnelle. Les années 2000 marquent un basculement puisque pour la première fois dans l’histoire de l’Institut, la fonction publique ne régnait plus en maître dans les statistiques de l’école, devancée par les entreprises privées. C’est toujours le cas aujourd’hui.
Ainsi, l’observatoire de Sciences Po Bordeaux sur le devenir de ses alumni à 30 mois indique que 41% des diplômés 2020 sont employés dans le privé, 28% dans la fonction publique, 18% dans des associations ou ONG et 5% dans des organisations internationales. Même si ces chiffres varient de quelques pourcents d’une promotion à une autre, on retrouve ici une tendance stable depuis de nombreuses années. En termes de domaines d’activité, cette même cohorte de 2020 trouve son bonheur auprès de deux grandes typologies d’employeurs depuis plus de deux décennies maintenant, l’une « publique » et l’autre « privée » : l’administration (20%) d’un côté, les études et le conseil (19%) de l’autre. Avec, en corollaire, une multitude d’autres secteurs, tous à moins de 10% de diplômés : La santé et le social, l’économie et la finance, l’enseignement, la sécurité, les arts et la culture, l’information et la communication, l’urbanisme ou la recherche-développement.
Formation et emploi : les vases communicants
Ces chiffres attestent de la très grande variété des emplois obtenus par les étudiants de Sciences Po Bordeaux et par là même des profils de leurs employeurs (voir en bas de page la liste des employeurs et les fonctions des étudiants diplômés en 2020). L’occasion de préciser qu’en 2024, l’école fête les 20 ans de son passage à une scolarité en 5 ans, synonyme de professionnalisation avec l’instauration de masters très diversifiés et le recours à des intervenants professionnels en sus des cours prodigués par les enseignants et enseignants-chercheurs de l’Institut.
Ces différents « parcours » sont regroupés aujourd’hui à travers quatre grandes catégories, appelées « majeures » : Affaires internationales ; Carrières publiques ; Management de projets et organisations et Politique, société et communication. L’établissement s’est ouvert depuis à l’alternance, laquelle s’élargit à un nombre de formations, savant équilibre entre des compétences ancestrales propres aux étudiants « Sciences Po » et l’intégration de connaissances en phase étroite avec le marché de l’emploi. La réforme pédagogique de l’école – effective pour le premier cycle et en cours de réflexion pour le second – traduit cette volonté. Le choix de l’école de développer la culture scientifique de ses élèves sera indispensable aux décideuses et décideurs de demain. De même, l’instauration régulière d’enseignements en phase avec les grands enjeux d’aujourd’hui (réchauffement climatique, démocratie participative, IA, cybersécurité, etc.) renforce l’employabilité des élèves de l’école. Ces derniers, qui ont connu plusieurs crises économiques et une pandémie mondiale, sont d’ailleurs de plus en plus inquiets sur ce point. Pour les rassurer, le Pôle Carrières de l’établissement dispose de chiffres particulièrement rassurants.
Employabilité des étudiants : des chiffres éloquents
La dernière étude réalisée auprès des diplômés 2020 trente mois après leur départ de l’école indique que 89% d’entre eux sont en emplois et 5% dans une autre situation (poursuite d’études, année sabbatique, etc.). 7 sur 10 environ bénéficient d’un emploi manifestement stable statutairement parlant, puisqu’ils sont soit en CDI (54%), soit fonctionnaires (14%). Moins d’un alumni sur quatre est en CDD. 59% de ces anciens étudiants possèdent le statut de cadre et 25% sont agents de catégorie A de la fonction publique. Leur revenu net moyen mensuel s’élève à 2400 € hors prime. Pas mal après seulement deux ans d’expérience tout au plus !
L’internationalisation de nos étudiants – un phénomène marquant - se vérifie puisque 20% des diplômés 2020 travaillent déjà à l’étranger. Ceux restés en France évoluent à 67% en Ile de France, 16% en Nouvelle-Aquitaine et 17% dans une autre région. Par rapport à l’obtention de leur poste au regard du profil de leur employeur, 94% estiment que leur diplôme a été « décisif » ou « non négligeable » contre 6% qui jugent son apport « minime ». Selon leur cursus, le rôle crucial ou non du diplôme varie. Pour autant, 89% des diplômés 2020 recommandent leur formation. Enfin, à l’heure où la majorité des jeunes générations veulent concilier épanouissement personnel et vie professionnelle riche de sens, 83% des diplômés de cette promotion éprouvent de la satisfaction par rapport à l’emploi occupé. Un chiffre qui fait plaisir !
Les compétences de nos étudiants que les employeurs exploitent
Pourquoi les managers recrutent-ils des élèves de Sciences Po Bordeaux ? Deux employeurs ont répondu à cette question de manière spécifique au regard de leur activité et des postes à pourvoir. De manière plus générale, les entreprises apprécient « des Sciences Po » leur sens relationnel, leurs capacités rédactionnelles, d’analyse et de synthèse ou encore leur autonomie, leur adaptabilité et leur sens du travail en équipe. À l’inverse, pourquoi des étudiants s’orientent en fin de cursus vers tel ou tel employeur ? Nous avons aussi posé la question à des élèves de 3e et 4e année et à des alumni de différentes générations et évoqué leur vécu. Une chose est sûre : les liens entre nos étudiants et le monde professionnel sont permanents, à l’image des Rencontres Carrières organisées depuis 25 ans par Sciences Po Bordeaux. L’événement, qui se tient chaque année en octobre, mobilise une centaine d’anciens élèves qui, avec la bénédiction de leur employeur, présentent leur trajectoire professionnelle et les opportunités d’emplois dans leur secteur d’activité. Certains profitent de l’occasion pour pré-recruter. Plus de 800 étudiants de l’école participent à ces échanges, preuve de leur implication. Même si répondre à une offre d’emploi demeure le principal vecteur d’obtention de leur premier emploi (35%), les stages et l’alternance constituent une réelle opportunité d’insertion professionnelle (24%) pour nos étudiants.
En plus des habitués à ces Rencontres Carrières, des secteurs émergents sont de plus en plus représentés, comme l’économie sociale et solidaire, les énergies renouvelables et plus récemment encore, celui du sport. Le pôle Carrières a travaillé en collaboration avec l’APEC, renforçant ainsi le potentiel d’offres d’emploi, toutes diffusées par le réseau Sciences Po Bordeaux. Il organise en outre chaque mois un accompagnement à l’orientation des étudiants, les motivant à effectuer des stages, y compris dès la première année. Qu’on se le dise : les étudiants de Sciences Po Bordeaux ont bien la tête à l’emploi et la tête de l’emploi !