01 mars 2022|Vie étudiante

Incarner le changement

À l’occasion du lancement du Mois des Jeux (du 1er au 31 mars), initiative associative, regards croisés entre Inès Le Gourrierec et Thomas Comiant, tous deux co-présidents de l’Association Sportive 2021/2022.
1/ Quelles sont les valeurs de l’AS ? Quels enjeux rencontrez-vous cette année avec le bureau ?

Inès Le Gourrierec : Cette année, nous avons décidé de nous concentrer sur trois valeurs distinctes : Respect, Partage et Performance. Ce sont nos trois mots d’ordre. Nous vivons une année de changement, à plusieurs niveaux. Parmi les élèves, les habitudes doivent évoluer, tant au sein des équipes qui s’entraînent ou qu’entre les murs de l’école.  

Thomas Comiant : Pour compléter Inès, je me suis investi en tant que co-président pour les valeurs qui ont forgé l’AS. Le partage, l’esprit d’équipe, la cohésion et la solidarité constituent vraiment l’ADN de cette association intergénérationnelle. C’est ce flambeau que nous avons souhaité reprendre. Nous véhiculons largement ces trois valeurs depuis la rentrée. On les martèle, presque ! À nos capitaines, à nos équipes… Elles sont devenues un véritable leitmotiv, qui guide notre ligne directrice morale.

Inès Le Gourrierec : Nous l’avons d’ailleurs appliquée de manière concrète, en commençant par rédiger une charte éthique, dont la signature était obligatoire pour nos sportifs, s’ils voulaient recevoir leur licence[1]. Un carnet des capitaines a également été publié, en collaboration avec les associations Sexprimons Nous et In.Différence. Tous les chefs d’équipe et tous les bénévoles de l’AS ont par ailleurs reçu une formation pour savoir comment réagir et comment communiquer, en cas de situations problématiques.

Thomas Comiant : Nous souhaitons que l’AS incarne un changement d’esprit. Si les pratiques évoluent, l’effet positif se répercutera au sein des prochaines promotions. C’est dans ce contexte que notre association veut désormais s’inscrire comme un safe place[2]. 

Inès Le Gourrierec : Outre cet esprit de changement que nous aimerions insuffler, nous voulons aussi mettre l’accent sur la performance. C’est son essence même que nous souhaitons retrouver : le sport est un loisir, mais aussi un engagement. À Sciences Po Bordeaux, c’est une pratique obligatoire. Les élèves sont donc concentrés en priorité sur leurs résultats, puis sur le plaisir. Cela peut faire la différence avec les délégations des autres écoles. Je tiens à ajouter que nos équipes performent cette année : c’est important de les soutenir !

2/ L’AS lance le Mois des Jeux : quels sont vos objectifs à travers cet événement ?

Thomas Comiant : Les premiers Jeux Inter IEP (JIIEP) auront lieu au mois d’avril, à Bordeaux. Nous avons justement l’envie de performer pendant ce tournois. Nous envisageons ces Jeux comme un moment historique, certainement charnière dans le symbole qu’ils représentent.

Inès Le Gourrierec : Si nous n’en sommes pas les organisateurs, nous avons en revanche envie de créer une effervescence autour de cet événement qui a lieu à domicile. C’est pourquoi nous avons créé en amont Le mois des Jeux. Pendant quatre semaines, des événements vont être organisés, à l’intérieur et à l’extérieur de Sciences Po Bordeaux. C’est l’occasion de rassembler sportifs, non sportifs, sélectionnés aux Jeux ou non-sélectionnés, pour célébrer les valeurs positives qui sont célébrées pour cette première édition.

Thomas Comiant : C’est également l’occasion pour nous de promouvoir le sport au sein de Sciences Po Bordeaux. Les performances de nos équipes sur les terrains ne sont pas forcément connues de tous : nous avons envie de les valoriser. C’est pourquoi nous prévoyons des formats différents et complémentaires pour pouvoir « investir » l’Institut et toucher le plus de publics possibles[3]. 

3/ Pour quelle vision du sport vous engagez-vous ?

Inès Le Gourrierec : Ma vision du sport est inclusive. Elle mélange plusieurs générations. Il y a deux jours, j’ai rejoint des amis pour regarder France-Irlande (pour le Tournois des Nations). On était tous entrain de crier parce que la France venait de mettre un essai : c’est ça que j’aime. Même les introvertis, même les timides, criaient avec nous. La manière dont on est heureux quand son équipe gagne est complétement irrationnelle. On est fiers de joueurs et de joueuses qu’on ne connait même pas ! C’est transcendant. En tout cas, ma vision du sport est rassembleuse, clairement.

Thomas Comiant : J’aime le partage et l’échange que propose le sport. C’est ce que cette pratique apporte à une école comme Sciences Po Bordeaux. Pour avoir connu le sport en club, je sais qu’au sein de l’école, on construit plus de liens. C’est également un facteur d’intégration au sein de sa promotion, tant pour les primo-entrants que pour les élèves internationaux.

4/ À mi-mandat, que pouvez-vous déjà retirer de cette expérience en tant présidents d’association ?

Inès Le Gourrierec : Cette expérience va m’apporter de la confiance en moi, de la rigueur et de l’adaptabilité. Dans cette association, j’essaie de me remettre en question, de respecter les émotions des autres et de modérer les miennes. C’est un exercice difficile ! Il faut trouver un équilibre qui permet de se découvrir. En tant que co-président, on fait face à une certaine charge mentale. Il faut penser à tout. Je sais néanmoins que la confiance qu’on s’accorde mutuellement, en équipe, me soulage beaucoup.

Thomas Comiant : J’apprends énormément en étant co-président. Je suis constamment en lien : avec les membres de l’AS, avec les capitaines, avec les sportifs et sportives des équipes… J’apprends sur moi mais aussi sur le relationnel avec les autres. Parallèlement, c’est très gratifiant de voir aboutir des projets qu’on a mis en place. Je prends l’exemple du pôle événements : notre plus belle récompense, c’est de voir les élèves profiter, créer des moments de vie dont ils se souviendront. On ne ménage pas nos efforts pour les autres : c’est ce que j’apprécie et dont je suis particulièrement fier.

Inès Le Gourrierec : On est aussi très fiers de notre bureau, de notre équipe et des capitaines qui travaillent beaucoup dans l’ombre et qui arrivent à insuffler une mentalité respectueuse au sein de leurs équipes.

 

Le Mois des Jeux, c’est quoi ?

La première édition des Jeux Inter IEP aura lieu à Bordeaux, début avril. Ces Jeux sont organisés par la FASIEPF, autrement dit, la Fédération des Associations Sportives des Instituts d’Études Politiques de France. Chaque année, le bureau passe d’une ville à l’autre (en fonction de la localisation des événements sportifs mis en place). « Pour illustrer ce fonctionnement, on pourrait dire que la FASIEPF correspond à la FIFA, et l’AS Bordelaise, à la Fédération Française de football ! » explique Thomas Comiant. La FASIEPF n’a pas d’impact sur la délégation sportive bordelaise, elle-même prise en charge par l’AS. Une organisation à deux échelles donc, mais qui n’empêche pas des collaborations ponctuelles.                                                                                                                                                                          C’est dans l’optique de promotion des JIIEP que l’Association Sportive a décidé de lancer Le mois des Jeux, mais pas que. Car c’est une volonté assumée de l’Association Sportive de s’adresser à l’ensemble des élèves à travers cet événement, sportifs, ou non, participants aux Jeux, ou non. « Nous avons envie de faire grandir le sport à Sciences Po Bordeaux, de le développer. Pour qu’il prenne une place encore plus structurante au sein de l’établissement. L’Association Sportive est une histoire qui dure depuis plus de cinquante ans. Nous voulons continuer à faire perdurer la place essentielle du sport dans cette école, dans un esprit toujours plus positif » ajoute Thomas Comiant.

Le mois des jeux, les grandes dates

  • 1er mars : cérémonie d’ouverture (défilé des équipes, banda, show pompoms, exposition et dévoilement du drapeau)
  • 3 mars : « Lancement officiel des Jeux »
  • 12 mars : « Pré-JIEEP bordelais », matchs amicaux des équipes présentes aux Jeux face à d’autres écoles bordelaises, démonstrations de sport durant l’après-midi
  • 16 mars : conférence Sport et Haut niveau
  • Du 21 au 27 mars : braderie de l’AS (dont les bénéfices seront reversés à une association locale promouvant le sport) et révélation de la vidéo de la délégation bordelaise. Plus d’informations

 

[1] Cette année, l’Association Sportive compte 530 licenciés

[2] Un safe place, également dénommé espace positif ou zone neutre, désigne un environnement dans lequel chacun et chacune se sentent à l'aise et en sécurité.

[3] Plus d’informations en fin d’article