23 mai 2022|Sciences Po Bordeaux

Mobilités étudiantes : s’adapter aux nouveaux enjeux internationaux

Plus de deux ans après les débuts de la crise de la Covid-19, le Service des Relations Internationales de Sciences Po Bordeaux revient sur cette période pendant laquelle l’adaptabilité a été le maître-mot de l’équipe, mais aussi des élèves. De la mise en place d’enseignements à distance à la possibilité de réaliser une expérience professionnelle, la mobilité en deuxième année a connu des évolutions rapides, permettant de répondre aux attentes des étudiantes et étudiants dans cette situation difficile.

« Le bilan est positif ! Une grande majorité de nos élèves a pu partir ». Delphine Gorostidi, administratrice de la coopération internationale à Sciences Po Bordeaux, se veut rassurante quant à l’état des lieux des mobilités sortantes 2021-2022. Les chiffres s’avèrent effectivement très satisfaisants pour ces derniers mois, toujours soumis aux restrictions sanitaires internationales : 94% des étudiants de deuxième année, filière générale, ont pu effectuer une mobilité physique sur une année ou un semestre.

Si les États-Unis ont finalement accordé les visas demandés aux étudiants (ce qui n’était pas le cas en 2020-2021), des destinations asiatiques comme la Chine, le Japon et Taïwan sont restées quant à elles fermées. De même pour quelques pays d’Amérique du Sud et l’Afrique du Sud. « Les mobilités de nos élèvent dépendent de la circulation du virus et des taux d’incidence, de la politique frontalière des pays mais aussi du nombre de place ouvertes et des calendriers que les universités nous imposent » précise Delphine Gorostidi. Des critères qui s’additionnent et qui ont parfois complexifié les procédures habituelles du Service des Relations Internationales. « En 2021, les modalités d’ouverture des pays aux étudiants étrangers étaient susceptibles d’évoluer pendant l’été. Un timing compliqué, quand on sait que certaines universités partenaires bloquent les inscriptions dès le mois d’avril. Nous avons toujours essayé de repousser jusqu’au dernier moment les décisions d’annuler certaines mobilités à l’international, dans l’espoir d’une réouverture des destinations incertaines, mais nous devions aussi sécuriser l’année universitaire, et leur assurer des enseignements à la rentrée. Un équilibre parfois difficile à trouver ».

Face à ces bouleversements, la flexibilité a donc été de mise pour les équipes de Sciences Po Bordeaux, souhaitant avant tout satisfaire des étudiants déjà fragilisés par la pandémie. Des aménagements, souvent repris de l’année 2020-2021, ont été réinstaurés, afin de faciliter au mieux la deuxième année de scolarité de la part d’élèves qui n’ont pas pu partir en septembre. Delphine Gorostidi confirme : « La rentrée 2021 a été une remise en application des décisions pour lesquelles nous avions opté il y a un an. Le règlement des études a été modifié pour s’ajuster aux conditions de mobilité inhérentes à la pandémie ». Ce dernier informe, entre autres, que les étudiants qui ne seraient pas en capacité de partir à l’étranger (compte tenu des politiques sanitaires restrictives de certains pays) ont immédiatement accès à une offre de cours en distanciel. Ces enseignements peuvent être aussi bien des cours d’universités partenaires à l’étranger que des cours dirigés par des professeurs de Sciences Po Bordeaux.

« Si nous avons opté pour cette offre de cours en distanciel, c’est avant tout pour que nos étudiants ne soient pas obligés de revenir à Bordeaux pour leur deuxième année. En effet, certains d’entre eux avaient donné leur préavis de logement dès la fin du printemps ! Ce format distanciel leur permettait de suivre leurs cours de la ville de leur choix » explique l’administratrice de la coopération internationale. Outre cette nouveauté, la scission de l’année de mobilité en deux semestres (les étudiants partent normalement pour neuf mois consécutifs) a constitué un aménagement souvent bénéfique, en offrant une nouvelle opportunité de mobilité. Une façon de faire repensée donc, pour le Services des Relations Internationales, qui se réjouit que la grande majorité des élèves aient pu profiter d’une expérience sur les questions internationales en cette année si particulière.

De nouveaux enjeux pour 2022-2023

Actuellement en pleine préparation des mobilités sortantes 2022-2023, le Service des Relations Internationales peut d’ores et déjà esquisser les enjeux à venir pour l’année prochaine : la crise de la Covid-19 revient sans surprise, secondée désormais par la crise ukrainienne 

Côté pandémique, si les réglementations internationales s’orientent pour le plus grand nombre vers un assouplissement, certains pays asiatiques semblent pour l’instant maintenir la fermeture de leurs frontières aux étudiants étrangers. Côté géopolitique, tous les départs vers la Russie ont été gelés sur demande du gouvernement français. « Cinq étudiants devaient partir à Moscou ou Saint-Pétersbourg. Nous les avons redirigés vers d’autres destinations. Pour la plupart, ces nouvelles destinations faisaient partie de leurs trois premiers vœux de mobilité [i]». Si la guerre a d’immédiates conséquences sur les mobilités internationales, Delphine Gorostidi confirme néanmoins que quatre élèves russes de l’Université de Saint Pétersbourg seront accueillis par Sciences Po Bordeaux dès la rentrée de septembre 2022.

 

L’équipe du Service des Relations Internationales se lance désormais dans un nouveau projet : la digitalisation du programme Erasmus. « L’enjeu est très important » explique Delphine Gorostidi. « La totalité des procédures qui pouvaient exister auparavant sous format papier vont désormais se faire en ligne sur des plateformes dédiées. L’ensemble des partenaires Erasmus doivent s’y conformer ». Une nouvelle corde à l’arc du Service des Relations Internationales, toujours disposé à innover et à gagner en efficacité. 

Les mobilités des étudiants en 2ème année (filière générale) en 2022-23 en chiffres :

  • 48% des étudiants ont obtenu leur premier vœu et 79% ont obtenu une destination parmi leurs 3 premiers vœux
  • 70% d’entre eux se destinent à des destinations Erasmus
  • Les pays les plus demandés parmi les 3 premiers vœux sont dans l’ordre : l’Espagne, le Canada, le Royaume-Uni, la Suède, la République-Tchèque

 

Pour en savoir plus

 

[i] Le choix de la destination s’opère en fonction des vœux formulés par les étudiants en suivant l’ordre d’un classement établi sur la base de plusieurs notes obtenues au cours de la première année.