Précurseur, l’établissement a toujours placé l’activité physique comme un corollaire aux études. L’institut reste encore aujourd’hui l’un des seuls établissements d’enseignement supérieur où le sport est obligatoire dans le cursus scolaire d’un étudiant de la 1re à la 4e année. La pratique d'une activité physique sportive et artistique (APSA) est valorisée par une note à la fin de chaque année. Les étudiants la choisissent parmi une quarantaine de disciplines différentes et s’y adonnent les jeudis et vendredis après-midi ou en soirée, à raison d’une à quatre heures hebdomadaires. « Le choix est suffisamment large pour que tous les élèves trouvent l’activité qui leur convient » souligne Samuel Legrand1, directeur du pôle sport de Sciences Po Bordeaux. La palette offerte couvre toutes les typologies possibles : du sport collectif (handball, rugby, volley, foot, futsal…) au sport individuel (athlétisme, natation…), en passant par les sports de raquette (tennis, tennis de table, padel, badminton…), les sports de combat (boxe, judo, jujitsu, escrime, capoeira…) ou les activités d’entretien de soi (musculation, relaxation, zumba, pilates, yoga…). Sans oublier des sports de plein air aussi attractifs que le surf, l’escalade, l’équitation, la voile ou le golf. Le tout gratuitement pour une multitude d’activités et un coût très réduit pour les autres. Autant d’opportunités de découvrir et de s’initier - voire se perfectionner – à de nouvelles pratiques sportives. Les cours sont encadrés par des enseignants vacataires professeurs d’EPS et des intervenants spécialisés et diplômés. « Sciences Po Bordeaux investit massivement pour satisfaire le plus grand nombre » poursuit Samuel Legrand. Une politique qui pourrait se heurter à des contraintes financières en raison de l’envolée des prix de l’énergie entre autres2, mais qui est appréciée. Une enquête récente réalisée auprès de 821 étudiants indique que 91% des étudiants estiment « qu’une pratique sportive hebdomadaire est nécessaire ». 87% d’entre eux affirment en outre qu’elle participe « à leur bien-être physique et mental » et 86% « à décompresser ». Le sport à Sciences Po Bordeaux est aussi prioritairement associé à la notion de « plaisir » (73%).
La compétition a de l’esprit
Outre l’activité physique « obligatoire », l’établissement encourage aussi la pratique du sport sous l’angle de la compétition à travers l’Association Sportive (AS) de l’école. Cette structure, historique, est particulièrement bien organisée avec un bureau restreint constitué de deux co-président(e)s, un secrétaire et un trésorier, et un bureau élargi de 24 membres au total. L’AS s’appuie par ailleurs sur « des capitaines » au sein de chacune des 28 équipes existantes, en lice dans différents championnats universitaires. Citons plus particulièrement cinq d’entre elles finalistes du dernier championnat de France des Grandes Écoles : la boxe (mixte) et le rugby féminin, le hand féminin, le basket féminin et le foot féminin. Bravo à nos équipes féminines ! Le badminton est par ailleurs l’activité qui rassemble le plus de participants, soit 70 élèves. « La licence coûte 35 euros pour les étudiant·e·s engagé·e·s en compétition, 15 euros pour les autres, avec la possibilité d’une prise en charge pour les élèves boursiers » soulignent Marie Manciot et Colas Richard, tous deux étudiants de 4e année, et co-présidents de l’AS. Ce binôme termine son mandat d’un an et passe le relais à un nouveau duo comme le prévoient les statuts de l’association. Lesquels auront en charge d’organiser les grands rendez-vous de l’année universitaire à venir. En septembre, la rentrée est l’occasion de présenter l’AS aux nouveaux venus, ainsi que les disciplines proposées. En octobre généralement, un week-end aventure est proposé, suivi en janvier-février d’un week-end ski. Sans oublier l’organisation de soirées mais aussi de conférences sur la thématique du sport, ni le traditionnel « match des anciens » qui réunit à travers différentes disciplines de manière conviviale des futurs et anciens diplômés en fin d’année. « On ne dira jamais assez que le sport à Bordeaux est un moyen de cohésion et de rencontres entre les générations, dans une dimension inclusive et une approche éthique que nous cherchons à renforcer » précisent Marie et Colas. Ces derniers notent à ce titre « une collaboration soutenue avec la direction de l’école et une offre de son pôle sport adaptée à tous les niveaux ». Positifs, ces derniers soulignent enfin « qu’au regard de la taille modeste de l’établissement, l’institut dispose de créneaux importants pour utiliser les enceintes sportives du campus bordelais, en attendant peut-être un jour que Sciences Po Bordeaux dispose de son propre complexe ». Le sport, c’est aussi savoir se projeter…
Le grand rendez-vous : les Jeux Inter-IEP
Mais de tous les moments forts de l’année sportive, c’est bel et bien les Jeux Inter-IEP qui rallient le plus de suffrages. Cette compétition oppose tous les Sciences Po de France. Créée à Bordeaux, l’épreuve a évolué depuis le Critérium Inter IEP lancé en 1986, là encore par les élèves de l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux et réunit toujours plusieurs milliers d’étudiants. Sciences Po Bordeaux est champion en titre sur ses terres suite à l’édition 20221, un exploit au regard de la taille de certains adversaires, comme les IEP de Paris, Lille, Lyon ou Strasbourg. Ce remarquable résultat s’inscrit dans la tradition puisque Bordeaux a toujours bénéficié d’étudiants sportifs de très bons niveaux, dont certains ont marqué l’histoire de l’école : un escrimeur 2e au championnat de France universitaire, un joueur de pelote basque accédant à l’élite internationale, une médaillée olympique aux JO handisport de tennis, etc.
Un havre pour les sportifs de haut niveau
Sciences Po Bordeaux constitue d’ailleurs un port d’attache pour les lycéens ou étudiants qui excellent dans une discipline sportive au plan national ou international. Avec le statut d'étudiant sportif de haut niveau, ces derniers bénéficient au sein de l’école de mesures d'accompagnement particulières. Elles leur permettent de concilier projet professionnel et carrière sportive dans les meilleures conditions. C’est le cas de Tiphaine Maillard, championne d’Europe junior de surf Stand Up Paddle ou de Robinson Le Meur, tennisman junior classé parmi les meilleurs de France dans sa catégorie d’âge. L’établissement fait donc du sport un continuum, en cherchant à intégrer toutes ses composantes et tous ses publics. À ce titre, l’institut répond depuis des années aux critères principaux de la toute récente feuille de route du Ministère des sports pour la pratique sportive étudiante. À un an et quelques jours de l’ouverture des JO de Paris 2024, les efforts de Sciences Po Bordeaux pour porter le sport méritent d’être reconnus !
1 En poste depuis six ans, ce dernier fait figure d’exception dans le paysage des IEP puisque Bordeaux est l'une des seules écoles Sciences Po en France à avoir internalisé la fonction dense et chronophage de directeur des sports avec l’IEP de Grenoble.
2 Pour la pratique sportive de ses étudiants, l’école a intégré le partenariat avec l’UB, UBM et les écoles partenaires en tant qu’« utilisateur-payeur » des installations d’infrastructures sportives universitaires dont les prix flambent en raison de l’explosion du coût de l’énergie.
3 Exceptionnellement, l’édition 2023 qui devait être organisée par Sciences Po Paris n’a pas eu lieu. RV est pris pour 2024 sous un nouveau vocable : les Jeux Inter-Sciences Po (JISPO).